Qu’est-ce que le PERIN ?
Le Plan d'Épargne Retraite individuel (PERIN) est un dispositif facultatif d’épargne que vous pouvez alimenter sur le long terme, en vue de préparer votre retraite. Il remplace les anciens dispositifs PerP/Madelin depuis la loi Pacte en 2019 (vous avez la possibilité de transférer les sommes contenues dans vos anciens plans sur le nouveau PERIN). C’est d’ailleurs une déclinaison du PER (Plan d’Épargne Retraite).
Le PERIN est principalement alimenté par vos versements volontaires, ponctuels ou programmés, qui basculent vers des placements. En fonction de la rentabilité de chaque placements, s’ils fonctionnent bien, vous percevez des plus-values (que vous pourrez à nouveau verser dans votre PERIN, si vous le souhaitez). Ce plan d’épargne à long terme présente également des avantages fiscaux, que nous mentionnerons plus bas.
La sortie d’un PERIN, comme pour les autres PER, ne s’effectue qu’au départ à la retraite, en rente ou en capital.
Qui peut bénéficier du PERIN ?
Que vous soyez salarié, travailleur indépendant, gérant, ou même étudiant, le PERIN peut bénéficier à tout le monde, sans distinction de régime social ou professionnel. Ce contrat est souple, car il vous accompagne tout le long de votre parcours jusqu’à la retraite, même si vous changez souvent de plan de carrière. L’unique condition est d’avoir plus de 18 ans. Bien évidemment, il y a certaines méthodes à adopter afin de maximiser la rentabilité de votre PER individuel. Ce contrat présente des frais que nous aborderons plus bas, alors n’hésitez pas à faire appel à un conseiller fiscal pour être guidé au mieux, prévoir ces frais en avance et éviter ainsi les pertes.
Comment fonctionne le PERIN ?
Le PERIN a un fonctionnement similaire aux autres Plans d’Épargne Retraite; la différence est que son alimentation principale dépend de vos versements, et non pas de l’abondement d’une entreprise tiers.
Comment ouvrir un contrat PERIN ?
L’ouverture d’un PER individuel se réalise auprès d’un organisme dédié, proposant le contrat PERIN. Cet organisme doit vous expliquer le contrat, afficher ses tarifs, vous introduire aux placements qu’il propose, présenter la rentabilité de chaque placement, etc. Il est à noter que le PERIN comporte deux types de fonctionnement sur la répartition des fonds, à votre convenance : par contrat d’investissement, ou par contrat d’assurance.
PERIN d’investissement
Le PER individuel d’investissement, ou bancaire, ouvre un contrat compte-titre/compte-espèces permettant d’investir dans des actifs financiers, tels que les actions en bourse, les Exchange Traded Funds (ETF), les obligations, les organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM), etc. Tant d’actifs divers et variés; néanmoins il n’est pas possible de placer ses investissements dans les fonds en euros. Ce contrat PERIN est proposé par les établissements bancaires.
PERIN d’assurance
Le PERIN d'assurance ouvre un contrat d’assurance-groupe. Il peut être créé auprès de sociétés de mutuelle, de prévoyance, d’assurances. Il est à privilégier si vous souhaitez prendre le moins de risques possible, notamment grâce au placement sur les fonds en euro. Certains organismes peuvent vous proposer des garanties supplémentaires (en option) pour sécuriser vos investissements et appréhender les moins-values, les pertes etc.
À savoir : Quel que soit le contrat choisi, l’organisme gestionnaire doit annuellement vous faire part des performances des investissements, de l’évolution du compte, des montants des frais, et des conditions de transfert.
Les modes de gestion du PERIN
Après avoir choisi entre le PERIN d’assurance ou le PERIN bancaire, il faut ensuite se projeter dans sa méthode de gestion du plan : la gestion pilotée ou la gestion libre. Chaque organisme se doit de vous éclairer sur ces gestions et sur leurs risques.
Gestion pilotée
Lors d’une gestion pilotée, c’est l’organisme adhérent qui sélectionne pour vous les fonds dans lesquels répartir vos investissements. Vous ne choisissez pas vos fonds, mais votre organisme prend en compte vos objectifs d’épargne et votre profil. Ce mode de gestion est automatiquement appliqué à l’ouverture d’un PERIN si vous ne mentionnez pas le contraire.
Gestion libre
Une gestion libre du PERIN présente davantage de risques, or vous êtes plus vulnérable face aux moins-values, aux pertes. Néanmoins vous choisissez dans quels fonds vous allez investir, et si vous êtes doué en finance, que vous avez votre propre conseiller fiscal, la gestion libre pourrait vous apporter beaucoup de bénéfices.
Les frais associés au PERIN
Des frais sont à prévoir dès l’ouverture d’un contrat PER individuel. Certains taux de frais peuvent varier en fonction de l’organisme sur lequel repose votre PERIN, alors soyez attentif au moindre détail lorsque vous signez un accord. Voici les frais associés au PERIN :
Frais d’adhésion : les frais d’adhésion ou d’entrée apparaissent à l’ouverture du contrat. Ils peuvent varier en fonction de l’agence, et ne sont pas toujours mis en place. Ils varient entre 20€ et 80€
Frais de versements : lors des versements, des frais sont appliqués. Les taux de ces frais peuvent atteindre 5% par montant de versement, mais peuvent néanmoins être négociés
Frais de gestion : frais prélevés annuellement, sur les encours du plan
Frais d’arbitrage : ces frais sont à prévoir si vous décidez de modifier la structure de votre contrat PERIN instaurée au début
Frais d’arrérage : frais prélevés sur les versements de rente
Frais de transfert : lorsque vous envisagez de transférer le contenu de vos anciens PER (Article 83, PERCO, Madelin, …), des frais sont appliqués sur ces transferts, notamment si votre ancien PER a moins de 5 ans de création
D’autres frais peuvent être mis en place en fonction des différentes offres que proposent les organismes.
Quelles sont les astuces pour éviter les pièges liés au PERIN ?
L’ouverture d’un PER individuel nécessite un peu de stratégie. Si vous ne faites pas attention, votre plan pourrait ne pas être rentable ! Nous vous proposons ainsi des conseils pour éviter les pièges que pourrait poser le PERIN :
Préparez-vous à investir sur le long terme : c’est un contrat qui requiert de la patience. En effet, puisque le PERIN ne se débloque qu’au départ à la retraite, il faut s’attendre à l’alimenter pendant des années pour s'apercevoir et profiter de ses bénéfices
Préparez-vous à payer des frais : comme mentionné au-dessus, le PERIN présente des coûts, liés à son ouverture, à sa gestion, etc; et ne pas prévoir une somme dédiée aux frais pourrait être fatal à votre PERIN
Pensez à l’ouvrir au bon moment : globalement, se demander quand ouvrir un PER est un questionnement important car certaines situations dans la vie sont plus propices que d’autres pour la bonne maintenance de votre PERIN. L’ouvrir le plus tôt possible est intéressant, puisque vous pourrez épargner bien plus longtemps. Vous pouvez également l’ouvrir lorsque vos revenus sont les plus hauts dans votre carrière
Renseignez-vous sur vos placements : surtout, ne misez pas sur des placements les yeux fermés ! Que vous optez pour la gestion libre ou pilotée, il est important de connaître les risques pour mieux les prévoir et les éviter s’ils surviennent. Aussi, n’hésitez pas à diversifier vos supports placements
Quelle est la fiscalité du PERIN ?
En plus de vous permettre de préparer votre retraite, il ne faut pas oublier que le PERIN est considéré comme un dispositif de défiscalisation, et vous permettra de réduire vos impôts, notamment si vous êtes fortement imposé.
À savoir : Un avantage fiscal obtenu pendant l’alimentation du PER individuel mènera à une imposition lors de sa sortie. Tandis que le maintien d’une imposition durant l’alimentation favorise un avantage fiscal à la sortie. Vous pouvez choisir, entre ces deux options d’imposition, celle qui vous convient.
Fiscalité à l’entrée
Les versements que vous effectuez sur le plan peuvent être déductibles de votre revenu global mais seront imposables à la sortie du plan. Vous pouvez aussi choisir d’être imposé lors de vos versements, mais ensuite bénéficier d’exonérations à la sortie du PERIN.
Fiscalité en sortie en rente
Vous aviez choisi d’être imposable lors de l’alimentation du plan : les versements volontaires effectués seront imposés à titre de rente viagère; le restant de la rente est soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des pensions et retraites (et vous bénéficiez ainsi d’un abattement fiscal) et aux prélèvements sociaux, notamment la CSG et la CRDS
Vous aviez bénéficié de réductions d’impôts lors des versements : la rente est soumise à l’impôt sur le revenu, en respectant les règles applicables aux pensions de retraite, et aux prélèvements sociaux (CSG et CRDS)
Fiscalité en sortie en capital
Vous étiez imposé lors de vos versements : suite à la sortie en capital, les versements volontaires effectués seront exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, et les plus-values seront soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU)
Vous aviez opté pour la réduction d’impôts lors des versements : votre capital sera soumis à l’impôt sur le revenu. La part des versements sera soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu, et les plus-values seront soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU, aussi appelé Flat tax)